Lettre ouverte à Monsieur Schouppe.
Secrétaire d’Etat à la mobilité.
Monsieur,
Nous avons relevé dans la
presse des propos fort peu élogieux que vous
avez tenus à l’égard des Brabançons wallons et de leurs élus en général, et de
notre association «
Trop de Bruit en Brabant Wallon » en
particulier. Les habitants du
Brabant Wallon sont donc des « nimbies »*
selon vous. Leur seul souci serait de mettre les nuisances dans le jardin d’autrui.
Rappelons quelques faits…
«
Trop de Bruit en Brabant Wallon »
recherche dans ce dossier, comme dans les
autres qu’elle traite, une approche équilibrée et concertée. Elle est
également la seule qui couvre tout le territoire d’une province. Vous avouerez
alors que le « jardin » est grand. La problématique d’un village n’est pas
celle de l’autre. Pourtant, depuis le début, nous menons un combat commun pour
tout le
Brabant Wallon, en collaboration avec de
nombreuses
associations flamandes de l’Oostrand et de
l’Oostkant, ainsi que de Bruxelles.
Le nombre de plaintes des habitants de notre province est en pleine expansion
depuis 2003-2004, moment de l’application du
Plan de Dispersion
(Zie
een radartrack dag en vergelijk met hun plan) de Monsieur
Anciaux.
Certes, et vous avez raison, au moment de la SABENA, il y avait plus de
mouvements, mais ceux-ci se faisaient selon des conditions acceptables. En
utilisant de manière intensive la piste 02 pour les atterrissages et les
pistes 20 et 07 pour les décollages suite à une modification notable des
routes et des normes de vent, alors que le
Brabant Wallon subissait déjà tous les
décollages vers le Sud et l’Est, soit plus de cinquante pour cent du trafic,
Monsieur Anciaux et ses successeurs ont rompu cet équilibre que l’on
connaissait depuis des décennies et ce pour protéger certaines zones au
détriment d’autres.
Savez-vous que le niveau moyen de
bruit est le même à
Grez-Doiceau (20km de l’
aéroport)
qu’à Meise (9km) avec trois à quatre fois plus de survols sur UNE SEULE route
pour la première ?
Notre seul but est donc de rétablir cet équilibre, cet état de fait historique
en fonction duquel nos concitoyens se sont établis. Nous avons, dans ce combat,
l’appui d’une grande majorité des femmes et des hommes politiques du
Brabant Wallon, toutes tendances politiques
confondues et à tous les niveaux de pouvoirs. Nous n’avons jamais désiré
mettre les déchets sonores chez nos voisins, mais ceux-ci ne se sont pas gênés
pour les jeter par-dessus la haie… Ce n’est pas à nous de les traiter, mais à
l’Etat Fédéral de nous rétablir dans nos droits, en respectant l’Histoire et
la Justice. Et pourtant, nous avons fait de nombreuses propositions, mais
elles sont restées lettres mortes. Peut-être que les interventions récentes d’élus
brabançons pour une réelle concertation dans ce dossier, entre le « Fédéral »,
les TROIS régions et les Provinces du
Brabant Wallon et Flamand recevront plus d’échos.
Nous espérons donc que vos propos sont liés à une méconnaissance de notre
situation et nous sommes toujours disposés à vous éclairer à ce sujet.
Dans l’attente, veuillez accepter, Monsieur le secrétaire d’Etat nos
meilleures salutations.
le Conseil d’administration de «
Trop de Bruit en Brabant Wallon ».
*L’acronyme nimby provient de l’anglais Not In My Back Yard qui signifie pas
dans mon arrière-cour.
Nimby désigne une position éthique et
politique, qui veille à ne pas tolérer de
problèmes dans son environnement proche. Cette idée peut s’appliquer à une
personne (quelqu’un qui a une attitude nimby est un Nimby) ou à une
association de riverains créée pour défendre son environnement – ces
associations sont aussi nommées nimby. Le
terme a été utilisé pour la première fois en 1980 et se retrouve dans la
littérature sociologique francophone, on parle parfois de « syndrome nimby ».