Debat voeren op basis gelijke immisienormen voor elke inwoner! Cooman wil ook dat er gekozen wordt tussen concentratie of spreiding, hij wil aan waypoints rommelen en grenzen stellen aan groei luchthaven.
Nota WakeUp Kraainem 18.10.2005
Nuisances acoustiques engendrées par les avions
Note de méthodologie critique
A. L'absence de débat global
Le débat relatif aux nuisances acoustiques engendrées par les
avions autour de Bruxelles National est faussé par l'absence de définition d'une
démarche méthodologique appropriée :
- les normes d'immission (niveaux de bruit mesurés au niveau du sol) ne font
pratiquement l'objet d¹aucun débat. Or, ce sont ces normes qui devraient guider
les choix au niveau opérationnel, et non l¹inverse.
- il n'y est pas (ou peu) question de mesures d'accompagnement telles qu'elles
sont pratiquées en Belgique (Bierset) et à l'étranger (Schiphol) sur une très
large échelle. De telles mesures s'imposent dès lors que les normes d'immission
ne peuvent plus être respectées
- l'éventuelle opportunité du choix entre une politique de concentration ou une
politique de dispersion des vols est considérée « à priori » comme «
politiquement incorrecte ».
- la recherche d¹alternatives dans le cadre d'une politique aéroportuaire belge
ou européenne n'est même pas envisagée.
- on veut bien prendre en considération les problèmes de santé publique les plus
graves , mais on relègue d¹office les problèmes d'environnement humain et de
qualité de la vie au rang de caprices d¹enfants gâtés .
- il n'y est pas question de limitation absolue du nombre global annuel des
mouvements .
- il n'est nulle part question d'envisager des alternatives basées sur des
cheminements différents pour les avions, ni sur le déplacement de centaines
balises ou « waypoints » .
L'objectif prioritaire de l'Etat reste très officiellement la poursuite, coûte
que coûte, de l'augmentation de la capacité horaire et de la capacité annuelle
de l'aéroport en termes de nombres de mouvements. Les normes de sécurité ne
viennent qu'en deuxième lieu; elles sont certes, autant que possible, respectées
sur le plan formel, mais les impératifs liés au principe de précaution sont
délibérément ignorés . Les problèmes environnementaux ne sont pris en
considération qu'en tant que prétextes dans le cadre de la promotion de conflits
politico-communautaires.
B. Le débat est polarisé sur la « dispersion équitable »
Le débat qui monopolise actuellement l'intérêt du public et des
médias est celui de la recherche d'une hypothétique « équitable dispersion » des
nuisances en prenant comme critères principaux d'équité le rôle linguistique et
l'appartenance régionale ou communale des victimes. Il part du principe que,
quel que soit le caractère inhumain des souffrances imposées aux habitants, ces
souffrances deviennent légitimes à partir du moment où la justice distributive
est respectée entre les habitants ! C'est le seul débat dont la validité des
aspects méthodologiques sera ici abordée.
Deux postulats, non autrement démontrés, ont été posés par l'Etat
belge pour aborder cette problématique, à savoir :
1. Le niveau de gêne, défini comme étant le niveau équivalent Leq
sur une période donnée, est supposé susceptible d'être validement « moyenné »
entre des périodes qui s'avèrent totalement hétérogènes. Ainsi « moyenné » sur
une année, il conduit à prétendre définir comme indice de gêne significatif le
niveau équivalent Leq sur 365 jours (Leq,1an ou LDN.1an ou Lden.1an suivant les
facteurs de pondération qui sont introduits). La variation, parfois considérable,
d'une journée à l'autre n'est absolument pas prise en considération, et rend
cette « moyenne » absolument non-représentative de la gêne réellement subie.
2. L'espace au sol autour de l'aéroport est supposé pouvoir être
divisé en 6 zones, arbitrairement décrétées homogènes quant à la nuisance subie
par leurs habitants. Ces zones sont sommairement décrites d'un coup de crayon
sur un schéma, au débouché de chacune des 6 pistes de l'aéroport. Une telle
simplification est peut-être courante dans l'étude des comportements sociétaux
des fourmis. Elle est plus inattendue dans la description des souffrances
d'êtres humains.
La présente note tend à démontrer que ces deux postulats n'ont
aucun fondement. Les chiffres démontrent que les nuisances journalières
présentent un caractère très nettement hétérogène. Les conclusions actuellement
tirées de l'application de ces deux postulats souffrent donc d¹une grave erreur
méthodologique.
Pour être crédibles, les raisonnements et les comparaisons devraient respecter
les propositions suivantes :
1. Il est irréaliste, sinon surréaliste, d'espérer calculer des
moyennes représentatives d¹une hypothétique gêne globale, en additionnant entre
elles des « journées infernales » et des journées « normales », pas plus qu'en
additionnant des nuits « blanches » cauchemardesques et des nuits « normalement
réparatrices ».
Par exemple, si un local de travail présente en hiver une température glaciale
de 5°C un lundi à 8 heures du matin et si, après mise en marche du chauffage, il
affiche à midi une température torride de 35 °C, il serait hasardeux d'expliquer
aux travailleurs que leur gêne est imaginaire, puisque la température moyenne a
été de 20° C, et est donc idéale.
De même, si les victimes d'une grave inondation ont vécu la montée des eaux
durant une journée, il est inutile de tenter de leur expliquer que leurs maux
sont imaginaires, puisque le mois correspondant à la journée d¹inondation a été
jugé relativement sec par l'IRM par rapport aux mois correspondants des années
précédentes !
2. Dès lors, les critères de jugement, de comparaison et de
seuils à ne pas dépasser doivent être basés sur des moyennes tout au plus
journalières, et non sur des moyennes annuelles. Le nombre de dépassements de
valeurs instantanées (les pics) par jour (ou par nuit) constitue également une
forme d'indice de gêne qui garde une importance primordiale.
3. Le respect de normes de bruit, garant de la protection de
l'environnement et de la santé d'êtres humains (et non plus de fourmis) est un
préalable impératif. Il doit prévaloir sur des considérations politiques visant
l'exercice d'une soi-disant « justice distributive » de nuisances excessives
entre les différentes zones.
4. Le principe « pollueur-payeur » doit rester de pleine
application. La recherche d'un équilibre entre intérêts économiques et
protection de l'environnement humain doit se faire classiquement par le recours
aux mesures de compensation et aux mesures d'accompagnement, tels
qu'expropriation, indemnisation, travaux d'isolation, etc. . . ., ainsi que,
pour leur financement, par le recours aux instruments économiques.
Ne pas respecter ce principe reviendrait à introduire une grave distorsion de
concurrence entre Bruxelles-National et les autres aéroports internationaux, en
Belgique comme à l'étranger. De plus, cela permet de « gommer » plus facilement
les arguments qui militent en faveur du choix d¹une politique de concentration
sur les zones peu densément peuplées en tant qu¹alternative très valable à une
politique de dispersion.
C. Le caractère abusif du
recours à l'indice de gêne moyen « Leq,année - L'exemple du sonomètre NMT 39-2
Le sonomètre NMT 39-2 est situé sur l'axe de la
piste 02, à une cinquantaine de mètres en aval de la balise OM 02. Il est géré
par l'IBGE et à ce titre fonctionne suivant le protocole dB01. Il se trouve à
certaines occasions sous le corridor étroit d'atterrissage vers la piste 02 (100
% du trafic de l'aéroport), et le plus habituellement, sous l'espace assez large
couvert par les décollages de la 25 R avec virage à gauche (42 % du trafic de l¹aéroport).
Il n'est par contre que peu survolé par les avions décollant de la piste 20.
A titre d'exercice, les enregistrements des 7 mois allant de
septembre 2004 à mars 2005 ont fait l'objet d'une analyse fine, jour par jour.
On peut remarquer que :
- les survols ont lieu tous les jours sans exception, sans périodes de répit.
- Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas : elles
s'avèrent être, soit un enfer, soit simplement à la limite du supportable
- La journée la plus pénible se situe le 8 septembre 2004 avec
372 atterrissages à basse altitude, dont 344 dépassent le seuil de 70 dB
- La nuit la plus « insomniaque » a été celle du 8 au 9 octobre
2004, avec 58 atterrissages, dont 56 dépassent le seuil de 70 dB et 10 le seuil
de 80 dB.
En deuxième lecture, en examinant et en comparant les données, on
peut mieux mettre en évidence les différences fondamentales qui font que les
journées « 02 » ne peuvent en rien être comparées ou amalgamées avec les
journées « 25 ». Les périodes « jour » (07 :00 à 22 :59 heures) et nuit » (23
:00 à 6 :59 heures) seront, bien sûr, examinées séparément.
Pour le jour, entre 07:00 et 22:59 heures
Les paramètres d'analyse suivants ont été calculés; les valeurs
renseignées comme « représentatives » d'une journée « type » y sont indiquées à
l'approximation près, car il faut tenir compte des très nombreuses journées d¹utilisation
mixte «02» et «25» :
1. Le niveau équivalent résiduel « Leq,jour » est un niveau
calculé correspondant fictivement à ce que l'indice de gêne Leq aurait été si il
n'y avait pas eu de survols d'avion durant ce jour (calculé sur un tracé
sonomètrique d'où les bruits des passages d'avion ont été retirés). Pour le
point considéré, il évolue normalement entre 48 et 53.
2. Le niveau équivalent global « Leq.jour » (effectif). Celui-ci
peut être considéré comme un indice de gêne fiable pour le jour considéré. Il se
situe habituellement entre 50 et 55 pour la configuration « 25 » et entre 60 et
63 en configuration « 02 ».
3. La contribution des avions à la détérioration de l'indice de
gêne suite aux survols est la différence arithmétique entre les deux précédents
; elle varie entre 0 et 6 pour la configuration « 25 » et entre 10 et 18 pour la
configuration « 02 ».
4. Le nombre d'apparitions (de survols). Il varie grosso modo entre 50 et 150 en
configuration « 25 » et entre 200 et 370 en configuration « 02 ».
5. Le pourcentage de temps durant lequel le bruit des avions est
présent. Il varie entre 3 et 10 % en configuration « 25 » et entre 15 et 20% en
configuration « 02 ». Il permet d'objectiver la notion d'émergence dans le temps.
6. Le nombre de pointes de bruit dépassant 70 dB. Il varie entre
1 et 50 en configuration « 25 » et entre 100 et 350 en configuration « 02 ».
7. Le nombre de pointes de bruit dépassant 80 dB Il varie entre 0
et 1 en configuration « 25 » et entre 8 et 30 en configuration « 02 ».
Pour la nuit, entre 23:00 et 6 :59 heures
Les valeurs oscillent « grosso modo » entre les valeurs suivantes,
respectivement pour les régimes « 25 » et les régimes « 02 ».
1. Niveau résiduel : entre 38 et 45, sans distinction de régime
2. Niveau global : entre 38 et 45 et entre 56 et 62
3. Contribution : entre 2 et 5, et entre 10 et 20
4. Nombre de survols : entre 5 et 10, et entre 20 et 55
5. Pourcentage de temps ; entre 2 et 2.5 %, et entre 5 et 15 %
6. Dépassement de 70 dB : entre 2 et 7, et entre 25 et 50
7. Dépassements de 80 dB : entre 0 et 0, et entre 1 et 8
Ceci démontre à suffisance qu¹il n¹est pas sensé de prétendre
pouvoir définir une quelconque gêne moyenne annuelle un tant soi peu
représentative sur base de journées aussi fondamentalement différentes. Il faut
que des normes journalières soient respectées et non des normes annuelles qui n¹auraient
aucun sens.
D. Le caractère arbitraire et abusif de la globalisation d¹une soi-disant «
zone » dénommée « zone 3 ».
Le caractère inhomogène de la zone 3 (zone arbitrairement définie
au débouché Sud de la piste 02/20) est patent.
En effet, cette zone est :
- tantôt survolée dans son ensemble par les retours (en éventail) de la piste 25
R (42 % du trafic total de l¹aéroport, durant +/- 90 % des journées de l¹année),
- tantôt épargnée dans les trois-quarts de sa surface au sol et littéralement
massacrée dans le quart restant, lors des atterrissages sur la piste 02 (100 %
du trafic de l¹aéroport sur corridor filiforme durant +/- 10 % des journées de
l¹année »,
- tantôt épargnée (de nuit) sur trois autres quarts de son territoire et
littéralement massacrée sur le quart restant par les décollages de la piste 20
(à peu près chaque nuit).
Il n¹y a visiblement pas l¹ombre d¹un point commun entre ces différentes
situations. Ces situations si différentes concernent en effet trois sous-zones
qui se chevauchent, sous-zones entre lesquelles vouloir réaliser une moyenne
relève de l¹absurdité. Vouloir de plus utiliser une telle moyenne pour, ensuite,
exercer une soi-disant « justice distributive » avec d¹autres zones, relève de
la manipulation de l¹opinion publique, et non d¹une approche méthodologique
digne de ce nom.
E. Conclusions
Quel que soit l'angle sous lequel on examine la situation, on se
doit d'imposer et de faire respecter des normes journalières minimales
d'immission, valables tous les jours, pour tous les habitants, considérés
individuellement, quels que soient leur langue, leur race, leur appartenance
communautaire, leur revenu, leur religion ou la couleur de leur peau. Des normes
annuelles n¹ont ici aucun sens, pas plus que n'a de sens une globalisation
territoriale de zones inhomogènes.
Si des motifs relevant d¹impératifs socio-économiques supérieurs nécessitent d¹imposer
des schémas opérationnels où ces normes ne peuvent plus être matériellement
respectées, alors, il convient de permettre aux habitants concernés de déménager
(expropriation) ou d¹être indemnisés (travaux lourds d¹isolation de toute la
maison). De telles mesures d¹accompagnement concernent alors tous les habitants,
quelle que soit la soi-disant zone où ils habitent. Elles doivent alors être
financées par le recours aux instruments économiques.
Jacques Coomans
www.wakeupkraainem.be