EU- en NATO-functionarissen,
medewerkers van multinationals en buitenlandse lobbyers wonen ook in de
Noordrand en mogen daar wel kapotgevlogen? 'Important people' is een letterlijk
citaat uit een vergadering van ProBru gehouden in zomer 2002! Eieren of joeng,
meneer van Outryve: of het krioelt in de Noordrand van de dure buitenlanders en
dan dient de Noordrand gespaard of het krioelt er hier niet van en waar komt dan
al die welvaart vandaan?
Onderwerp: FW: Mille Décibels - Les devoirs d'hospitalité de la Capitale
de l'Europe, Editorial
Les devoirs d'hospitalité de la Capitale de l'Europe
Le plan Anciaux est devenu synonyme de dégradation de leur
sommeil pour d'innombrables fonctionnaires européens, fonctionnaires de l'OTAN,
diplomates, employés de multinationales et lobbyistes étrangers qui ont élu
domicile à l'est de Bruxelles et dans l'oostrand. Le statut de capitale
européenne conféré à Bruxelles crée des devoirs. Octroyer un cadre de vie décent
aux membres de la communauté internationale accompagnés de leurs familles n'est
pas le moindre de ceux-ci. Le principe de dispersion qui impose le survol de
nuit des quartiers où ils ont le plus souvent choisi d'habiter n'est à
l'évidence pas compatible avec cet objectif. Bien sûr, les droits des «
internationaux » ne prévalent pas sur ceux des autres citoyens. Mais ils ne sont
pas non plus inférieurs et il serait anormal que leurs souffrances vécues
n'aient pas droit de citer. S'il est vrai que l'attitude décevante des autorités
en charge de ce dossier est critiquable de manière générale, il est essentiel de
relever que les manquements au devoir d'hospitalité de la capitale de l'Europe
ajoutent une spécificité fautive supplémentaire dont les conséquences politiques
sont loin d¹être anodines.
Les devoirs d'hospitalité de la Capitale de l'Europe
Gauthier van Outryve
Rédacteur en Chef de Mille Décibels
Renaat Landuyt, dans une interview accordée le 5 janvier 2006
publiée sur le site brusselsnieuws.be, a déclaré « de essentie is dat
Brussel een stad die centraal in Europa gelegen is en zodoende last heeft van
vliegtuiglawaai. » (« le point essentiel est que Bruxelles occupe une position
centrale en Europe et doit supporter des bruits d¹avions pour cette raison. »).
Selon le Ministre fédéral de la Mobilité, la situation centrale de Bruxelles en
Europe, son statut de capitale, lui imposent de subir le transfert de nuisances
historiques de quelques communes de la Région flamande à son désavantage. Les
raccourcis intellectuels du Ministre Landuyt seraient risibles s'ils n'étaient
pas aussi révélateurs de son mépris pour Bruxelles et pour ses habitants qui
dénoncent l'injustice du principe de dispersion. Et singulièrement pour les
milliers d'européens qui ont élu domicile dans les communes les plus gravement
tributaires du plan Anciaux. Le Ministre Landuyt a exprimé l'inverse exact de la
vérité. S'il est des devoirs à attribuer à la Capitale de l'Europe dans le
dossier des nuisances aériennes, ce ne sont pas les partisans du plan Anciaux
qui peuvent les invoquer.
En politique, la caricature n'est jamais innocente
Dans le débat sur les nuisances aériennes de l'aéroport de
Zaventem, la base de l'argumentation développée par Bert Anciaux a été de
désigner les quartiers situés à l'est de Bruxelles et dans sa proche périphérie
comme des zones peuplées de riches bourgeois fransquillons (ce qui est pourtant
loin d'être toujours le cas). De manière moins récurrente mais tout aussi
explicite, ils ont été réunis dans une même cible avec une population «
d'eurocrates » tout aussi honnie par les plus velléitaires anti-bruxellois du
Brabant flamand. Il est exact que des milliers d¹employés des institutions
européennes européens vivent dans les deux Woluwé. Des communes comme Kraainem
ou Wezembeek-Oppem comptabilisent 20% de membres de la communauté
internationale, lesquels sont essentiellement originaires de pays d'Europe. Des
sentiments plus ou moins haineux à l'égard des « eurocrates » existaient bien
avant qu'apparaisse l'idée de disperser le bruit des avions. Le député fédéral
Vlaams Belang Bart Laermans n'a pas hésité à forcer le trait de la caricature
dans un communiqué de presse (9/11/03) en les qualifiant de « arrogante kaste
die zich verheven voelt boven de autochtone bevolking en geen moeite doet om
zich te integreren» (« caste arrogante qui se sent supérieure à la population
autochtone et qui ne se donne aucune peine pour s'intégrer »). Dans ce même
texte tout à fait révélateur, il réemploie une argumentation de Bert Anciaux au
sujet du non-droit à la parole des fonctionnaires européens « puisqu'ils ne
payent pas d'impôts ». L'idéologue du parti nationaliste d'extrême-droite
termine en reprochant aux bourgeois francophones et aux « eurocrates » de
manquer de solidarité par leur opposition au principe de dispersion, en les
qualifiant de « NIMBY » et de « belangrijke mensen » responsables du plan de
concentration d'Isabelle Durant. Bref, un attirail complet d'attaques populistes
qui ne se différencie pas beaucoup des propos que l'on peut lire sur le site de
l'association Actie Noordrand. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre
que le principe de dispersion est consubstantiel d'idées revanchardes et pseudo
sociales typiques des discours flamingants les plus rabiques, des discours dont
aucun parti politique flamand n'a malheureusement l'exclusivité. L'amalgame
entre francophones « bourgeois », bruxellois « égoïstes », envahisseurs de la
périphérie flamande « arrogants » est une triste évidence. Et ces trois
adjectifs réunis sont mis à contribution pour servir d'invective à l'encontre
des « eurocrates ». Toutes ces insultes ont pour but d'insinuer l'idée
nauséabonde que le plan de dispersion est équitable parce qu'il fait souffrir
des gens qui l'ont mérité.
Refuser les axiomes mensongers
Pour occulter l'évidence honteuse d'une entreprise en réalité
partisane et clientéliste, la démarche de Bert Anciaux était de faire croire au
caractère « équitable » du principe de dispersion. A ce titre, les droits et
obligations d'une personne ayant choisi librement d'habiter dans une commune
fortement exposée aux nuisances aériennes depuis toujours ont été nivelés avec
ceux qui ont payé beaucoup plus cher un bien immobilier dans un quartier calme.
La politique de dispersion n'est actuellement justifiée que par des arguments
aussi simplistes que la distance par rapport aux pistes ou la disponibilité pour
tous des mêmes services aéroportuaires. Le principe de dispersion a escamoté le
principe de resonsabilité auquel les riverains de tous les aéroports d'Europe
sont astreints. Il est absurde d'affirmer que tous les citoyens sont traités de
manière égale si les nuisances sont réparties sans tenir compte des choix
initiaux de chacun. Quand on a voulu habiter au pied des pistes principales de
l'aéroport, à Diegem, à Haren ou encore à Neder, comme l'a fait Bert Anciaux, il
est pour le moins malhonnête d'exiger ensuite de reporter ses nuisances sur
d'autres quartiers. Comme les arguments éthiques à disposition de Bert Anciaux
ne pesaient pas lourd, il n'est resté que l'insulte pour donner un peu de force
à ses affirmations. Faire croire que le principe de dispersion est forcément
juste parce qu'il est refusé par des égoïstes, voilà le stratagème. En première
réaction à l'introduction de l'idée d¹une dispersion prétendument équitable, une
grande partie de la classe politique s'y est laissée prendre. Comment critiquer
d'emblée l'idée d'un étalement des nuisances qui les rendraient supportables
pour tout le monde ? Simplement en haussant les épaules car la vérité est toute
autre. Le plan Anciaux a drastiquement diminué l'habitabilité dans une multitude
de quartiers densément peuplés. Pour de nombreuses personnes qui souffrent des
effets ravageurs du principe de dispersion, le lieu de vie familiale est devenu
un maelström de bruit. Dans une démocratie, personne n'est tenu de sacrifier sa
santé et une grande partie la valeur de son patrimoine immobilier au nom de la
solidarité. Il n'y a rien d'égoïste à vouloir du calme pour ses enfants et
soi-même afin de pouvoir dormir chaque nuit de la semaine. Il est faux de dire
qu'aucune autre solution n'existe en dehors de la dispersion des nuisances
puisque d'autres pays on pu soit délocaliser les vols de nuit dans des aéroports
plus éloigné des villes, soit les interdire ou les plafonner sévèrement, soit
entreprendre des mesures d'expropriation et d'isolation acoustique. Non, le
fondement de l'actuel plan de dispersion est le racisme et il apparaît
clairement comme une escroquerie.
La Région bruxelloise muette devant ses responsabilités
Les hommes et ces femmes qui ont quitté leurs pays pour faire
fonctionner la Capitale de l'Europe ont en réalité apporté un immense profit aux
habitants du Brabant flamand. Si le noordrand approche le plein emploi et fait
figure de région parmi les plus riches d¹Europe, c'est bien grâce à la proximité
de Bruxelles qui est aussi le siège des institutions européennes. Mais si les
insultes scandaleuses prononcées à l'égard de la communauté des « internationaux
» méritent d'être condamnées, que dire au sujet de ceux qui se taisent au lieu
de les défendre ? Force est de constater le mutisme total des dirigeants
bruxellois en charge du dossier des nuisances aériennes quand il s'agit des
milliers de membres de la communauté internationale qui souffrent des effets du
plan Anciaux, parfois cruellement comme lorsqu'ils habitent dans l'axe de la
piste 02. Ne serait-il pas temps de réaliser la nécessité de faire mieux
respecter la vocation d'accueil des institutions internationales de Bruxelles ?
Il est évident que les bâtiments ne sont pas les seuls éléments de la présence
européenne à prendre en considération. Ceux qui les occupent ont également
besoin de se sentir bienvenus. En confiance, ils ont souvent élu domicile à
l'est de Bruxelles, zone la mieux connectée avec le quartier des bureaux
européens, là où le Plan Anciaux a produit les pires dégâts. Le principe de
dispersion qui impose une reconcentration des vols de nuit au dessus de ces
quartiers densément peuplés n'est pas compatible avec le devoir d'hospitalité de
la capitale de l'Europe. Ce constat d'évidence suffit à rendre fautif les
dirigeants bruxellois qui oublieraient leurs obligations vis-à-vis de la
communauté internationale présente en ses murs ou juste derrière. Le fait que la
Commission ait (beaucoup) trop le sens de la courtoisie pour exprimer
ouvertement sa déception, du moins pour l¹heure, ne retranche rien aux
responsabilités de la Région bruxelloise. Au contraire, il s¹agit d¹une
circonstance aggravante.
Le principe d'hospitalité contre le principe de dispersion
Pour l'actuel Président de la Région bruxelloise, Charles Picqué,
le destin de Bruxelles pourrait être de devenir une ville internationale
indépendante, une cité-état fonctionnant en symbiose avec les institutions
européennes qu'elle abrite. En cas d'avancée confédérale ou de scission de la
Belgique, la cogestion de la ville par la Flandre et la Wallonie est un scénario
du pire qu'il veut pouvoir empêcher. Dans cette perspective, Charles Picqué a
multiplié les initiatives de rapprochement avec la Commission européenne.
Réflexion urbanistique commune et manifestations symboliques font l'objet de
différents projets réalisés ou à l'étude. Mais pour rendre crédible la réelle
communion de Bruxelles et des institutions internationales qui l'ont choisi pour
siège, il faut être en mesure d'assurer un cadre de vie décent pour les
innombrables fonctionnaires européens, fonctionnaires de l'OTAN, diplomates,
employés de multinationales et lobbyistes étrangers venus accompagnés de leurs
familles. Dans n'importe quel pays du monde, cette nécessité tomberait sous le
sens. A Bruxelles, elle n'est pas reconnue comme telle. Pourquoi ? Sans doute,
la crainte de réaction hargneuse des « anti-eurocrates » n'est pas absente dans
le chef des responsables bruxellois du dossier des nuisances aériennes. Et alors
? Faut-il vraiment que les diatribes stupidement haineuses de quelques uns
suffisent à rendre impossible l'évocation du minimum minimorum de respect qui
est dû à d'autres ? A fortiori quand l'insulte et le racisme sont mis à
contribution pour donner crédibilité à une politique de dispersion qui plonge
les plus vulnérables d¹entre eux dans la maladie et le désarroi. Dans un tel cas
de figure, la passivité devient une faute majeure. Elle consiste à laisser un
problème de grossièreté ordinaire se transformer en élément constitutif
efficient d¹un système politique. Accepter le populisme sans broncher, dès lors
que souffrance d¹une population ciblée s¹en suit, c¹est collaborer au populisme.
On ne peut dire aux fonctionnaires européens « Soyons partenaires, nous ne
sommes rien sans vous » et ajouter ensuite « Soyez assez aimables de servir d¹exutoire
et de défouloir à nos adversaires politique ; et sans broncher, s¹il vous plaît
». Une question douloureuse viendra à l¹esprit des grecs, des allemands, des
lituaniens, des italiens, des finlandais ou des portugais qui seront fondés de
se poser cette question existentielle : à Bruxelles, loin de chez moi, suis-je
le bienvenu?
Le prix de l'impuissance
Le plan Anciaux a été une agression. Pour la première fois dans
notre pays les avatars de la politique communautaire ont suscité des milliers de
victimes physiques. Il ne s'agit plus de mesquineries administratives ou de
tracasseries linguistiques. Jamais, même du temps du « Walen buiten », l'on n'a
vu en Belgique autant de gens blessés dans leurs corps et leur esprit pour des
motifs communautaires, car c'est ce que des survols de nuit intensifs à basse
altitude peuvent infliger aux plus vulnérables. Des politiques de tous bords,
par opportunisme ou par préjugé, pullulent pour relativiser cette vérité mais il
ne suffit pas de traiter les gens d'égoïstes pour rendre crédible la négation
d'une souffrance évidente. Dans ce dossier les limites de l'indécence ont été
atteintes et dépassées. Pour les employés des institutions européennes, pour
leurs dirigeants, l'observance scrupuleuse d'un devoir de réserve maximaliste
est devenue excessive. Il est clair que bruxellois de souche et membres de la
communauté internationale concernés tragiquement par le plan Anciaux sont en
droit égal d'exiger la protection politique nécessaire au soulagement de leur
désarroi. Venir au secours de citoyens indifférenciés, dans la pleine mesure de
leurs moyens, est évidemment le premier devoir des politiques au pouvoir dans
les différents exécutifs belges, aussi bien au fédéral qu¹au niveau des Régions.
A cet égard, l'impuissance du MR bruxellois à obtenir l'intervention de leur
Président de parti, le Vice-Premier Ministre wallon Didier Reynders, est un
spectacle pitoyable. Néanmoins, le devoir de préserver un cadre de vie
supportable aux familles de la communauté internationale est revêtu d¹une
importance particulière quand il s'agit des dirigeants de la Région bruxelloise
en charge du dossier. L'incapacité à assumer leur mission d'hospitalité serait
révélatrice d'une impuissance plus fondamentale. Le statut de capitale de
l'Europe est constitutif de l'identité de Bruxelles. Si Charles Picqué et
Evelyne Huytebroeck devaient faillir à leur devoir, la crédibilité des relations
dites privilégiées entre la Commission européenne et la Région bruxelloise qui
l'accueille aura beaucoup perdu. Edicter des normes environnementale dans un
cadre légal, demander à un juge de pouvoir les appliquer, l'obtenir devant une
Cour d'Appel, menacer de mettre ce jugement en application, multiplier les
promesses à l'adresse de personnes qui souffrent et puis ne plus rien faire, à
cause de la menace des ministres bruxellois flamands, à cause de la crainte de
perdre le pouvoir ; voilà beaucoup de faiblesse, voilà un signe révélateur pour
l'avenir. Lorsque le spectre de l'explosion institutionnelle touchera la
Belgique du doigt, peut-être déjà en 2007, le but de créer une ville
internationale indépendante, tellement plus difficile à atteindre que l'éviction
d'un plan de dispersion aussi injuste qu'inepte, sera supporté par des hommes et
des femmes politiques ni plus ni moins solides qu¹ils ne le sont aujourd¹hui.
Le 31 janvier 2006
From: Mille Décibels [mailto:info@milledecibels.be]
Sent: dinsdag 31 januari 2006 15:26
To: A nos lecteurs
Subject: Les devoirs d'hospitalité de la Capitale de l'Europe, Editorial