Nous avons pris
acte des décisions du Gouvernement fédéral relatives à la gestion des
nuisances sonores de l'aéroport de Bruxelles-National.
Si le plan va dans
la bonne direction à certains égards et rencontre ainsi les demandes
formulées de longue date par les autorités bruxelloises (suppression
de
la route
Chabert et meilleure définition de la route du ring)
il comporte néanmoins certains risques pour plusieurs quartiers
bruxellois densément peuplés.
Ainsi, alors que le
texte fédéral fait état de la volonté de prendre en compte la question
de la densité de la population dans la définition des routes, il n’y a
pas de remise en cause du survol intensif de la capitale avec les
risques que cela comporte pour la sécurité et la qualité de vie des
Bruxellois. Les quartiers densément
peuplés et moins favorisés du centre ville risquent de subir une
intensification de leur survol via la route du canal.
L’Est de Bruxelles
et le
Brabant wallon
seront peut-être un peu plus protégés par le fait que les normes de
vent sont revenues aux 7 nœuds de vent arrière et que les gros
porteurs éviteront la piste 20, mais il n’y a pas de solution apportée
aux désavantages spécifiques de la piste 20/02 (piste plus courte,
croisant les autres, ..), liés entre autres à la sécurité.
Il reste à voir
comment vont être gérées les routes en amont de l’approche de
l’aéroport. Nous n’avons pas de garantie que des survols à basse
altitude puissent être définitivement évités sur le Brabant wallon.
Autrement dit,
le plan aujourd'hui sur la table risque d'être un jeu à somme nulle :
ce que gagnent certains quartiers ou régions, d'autres le perdent.
Ce plan s'apparente en réalité à un nouveau plan de répartition des
nuisances au dessus de Bruxelles.
Tout comme il n'est
nulle part fait mention d'un plan d'insonorisation des populations les
plus exposées. ECOLO attend dès lors l'initiative du Gouvernement
fédéral en vue de la discussion d'un accord de coopération avec les
Régions à ce sujet.
La
question centrale du nombre de mouvements au départ de
Bruxelles-National ainsi que la spécificité de l’aéroport de Bruxelles
National, inséré dans le contexte urbain, ne sont pas remis en
question
Le « Start Plan » de la Région
flamande a pour objectif déclaré d’arriver à 400.000 mouvements d’avions
à Brussels Airport (on est à moins de 250.000 actuellement
Quid du terminal low-cost,
démarré en infraction totale avec la réglementation européenne ?
Privilégier en Belgique le fret aérien et la logistique, secteur à
très faible valeur ajoutée, extrêmement polluant (y compris en
émissions de C02), totalement dépendant du pétrole, soumis à une
automatisation croissante, est en contradiction avec tout objectif de
développement durable.
ECOLO regrette
qu'aucune autorité de contrôle indépendante ne soit mise en place pour
veiller au respect des procédures de vol :
elle a été demandée maintes
fois par les parlementaires cdh, libéraux et bien sûr par les
écologistes ; pourquoi nos collègues de la majorité ont-ils cédé sur
ce point ? tant qu’il n’y aura pas ce contrôle indépendant nous
risquons de rester impuissants devant la gestion bien souvent
incohérente de Belgocontrol.
En tant que parlementaire j’apprécie
le fait que cet accord sera transcrit dans une loi, ils ont bien l’intention
de profiter de la discussion de cette loi pour demander qu’elle soit
vraiment une loi d’encadrement du développement du secteur aérien en
Belgique. Il est cependant déplorable de constater que la
décision du Conseil des Ministres n’aie pas été soumise à la procédure
d’évaluation « développement durable ».
Enfin, il est indispensable que
la région wallonne, la province du
Brabant wallon,
et certaines de ses communes, puissent être associés au forum de
concertation. Ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui.