Communiqué de l'
UBCNA,
Dimanche 18 avril 2010
La question que tout le monde pose actuellement à l'Union Belge Contre les
Nuisances des Avions ( asbl UBCNA ) et aux riverains de Brussels Airport est
toujours la même : êtes-vous contents de cette situation où aucun bruit d’avions
ne vient perturber votre calme ?
La réponse à cette question est simple : bien entendu nous apprécions tous ce
silence dans le ciel que nous n’avions plus connu depuis les tristes attentats
contre les tours jumelles à New York. Mais nous ne pouvons pas nous réjouir
non plus de cette situation où des milliers de passagers sont bloqués et où
les compagnies aériennes subissent de graves pertes économiques.
De ce fait, nous nous rendons encore plus que jamais compte aujourd’hui à quel
point les nuisances aériennes sont insupportables et détruisent par moment la
vie de beaucoup trop d’habitants. Dans l’est de Bruxelles, nous venons de
vivre une semaine d’enfer où la fameuse piste d’atterrissage 02 a été utilisée
sans relâche jour et nuit. La différence est indescriptible.
Cette situation nous amène par contre aussi à d’autres réflexions bien plus
fondamentales.
Pour l’UBCNA, il semble évident que la solution des nuisances aériennes
causées par le trafic aérien de Brussels Airport, ne doit et ne peut pas venir
d’une éruption volcanique en Islande, mais bien de décisions prises par le
gouvernement fédéral en Belgique, ensemble avec les régions.
L’UBCNA est convaincue que le moment est peut-être enfin venu de réfléchir à
plus long terme sur une politique ambitieuse de gestion du bruit, autre chose
que la vision actuelle à court terme : juste « demain ».
Tout le monde se rend compte que la localisation géographique du site de
Brussels Airport est très mauvaise, que ce mauvais aéroport ne cessera jamais
de créer des nuisances et par conséquent des problèmes environnementaux,
économiques et de santé publique.
La question de savoir où les avions doivent voler – plus sur Bruxelles, plus
sur la périphérie Est ou plus sur la périphérie Nord - est une mauvaise
question qui fausse totalement le problème et le débat.
Brussels Airport est enclavé dans une région densément peuplée, situation qui
ne permet plus d’avoir comme voisin, pour les habitants, un aéroport. Les
objectifs décrits dans le Plan START de la région flamande sont tout à fait
irresponsables : doubler le trafic aérien à Brussels Airport est totalement
suicidaire à terme et ne correspond plus d’aucune manière à une vision durable
d’une société moderne et responsable de ses actes.
Nous vivons une époque où le thème de l’environnement est présent dans toutes
les décisions prises, que ce soit au niveau de la taxation ou des incitations
économiques. Des sommets avec les plus puissants de ce monde sont consacrés à
l’environnement, mais à Brussels Airport on ne fait rien, on ne prend aucune
mesure environnementale, et on ferme les yeux pour ne rien voir ou faire
semblant de ne rien comprendre.
Il est plus que temps qu’une vision à plus long terme soit aussi à l’ordre du
jour pour Brussels Airport. On ne peut plus - en l’an 2010 - limiter les
réflexions à des considérations purement économiques, ce n’est plus en
concordance avec la vision du monde d’aujourd’hui.
D’autres pays tout proche comme l’Italie ( aéroports de Milan et Rome), le
Portugal ( aéroport de Lisbonne) ou la Turquie ( aéroport d’Istanbul) ont
compris que la proximité d’un aéroport par rapport à une grande ville, n’était
plus acceptable d’un point de vue environnemental, non seulement pour des
raisons de nuisances sonores, mais également pour des raisons de pollution et
de santé public.
Ces autres capitales ont eu la sagesse de déplacer leurs aéroports hors des
zones urbaines et, contrairement à ce qu’on veut toujours nous faire croire
pour Brussels Airport, sans bain de sang social au niveau de l’emploi, ni
pertes économiques, bien au contraire.
Pour l’UBCNA, la situation que nous vivons aujourd’hui doit avant tout servir
de réflexion à l’avenir du transport aérien et de la localisation des
aéroports. Il faut cesser de prendre « demain » comme moteur dans la prise de
décision.
Que ces milliers de personnes bloquées dans les aéroports et que les pertes
économiques des compagnies aériennes servent au moins à faire naître une
réflexion sur les nuisances des aéroports, leur mauvaise localisation au
centre des villes. Beaucoup d’habitants de Bruxelles et de sa périphérie ont
enfin redécouvert ce que c’est la vie paisible sans nuisances aériennes, sans
pollution non contrôlée et sans crainte de devoir passer le week-end cloîtrés
chez eux pour échapper à un vacarme d’avions sans cesse plus envahissant.
Personne ne se portera plus mal s’il fallait à l’avenir à Bruxelles embarquer
dans un train avant d’aller prendre l’avion dans un nouvel aéroport hors zones
urbaines qui ne serait plus situé à 2 minutes de la capitale de l’Europe.