Communiqué de presse de l’ASBL EPURES (Trop de Bruit en
Brabant wallon)
Trop de Bruit 30/11/2013
L’arrivée de Ryanair à Brussels Airport ne peut qu’entraîner
qu’une série de questions.
Pouvons-nous accepter l’arrivée d’un nouvel opérateur qui
entraînera une augmentation des survols, particulièrement
aux heures les plus sensibles ?
La pratique habituelle de Ryanair pour augmenter le nombre
de rotations de ses avions est de partir tôt et de revenir
tard. Hors, ce sont ces mouvements, pendant les périodes de
repos, qui sont les plus mal supportés. Alors que nous
arrivons avec le plan Wathelet à un relatif équilibre, ces
nouveaux mouvements ne vont-ils pas grandement nous nuire?
Pouvons-nous accepter que soit systématiquement recherchée
la charge maximale pour cet aéroport, dont les nuisances
touchent de nombreux quartiers densément peuplés ?
La capacité de l’aéroport de Zaventem avait été définie dans
des conditions fort peu transparentes dans le cadre de
négociations avec le futur propriétaire.
[i]
Il n’y a pas d’obligation économique pour la survie de cet
aéroport à atteindre cette capacité. Ca ne peut pas être la
seule maximisation du profit d’un fonds de pension canadien
ou d’un fonds australien basé aux Bermudes, dans un paradis
fiscal, qui doit influencer la marche de cet aéroport. Il
est temps que le politique reprenne le dessus. Et il n’y
pourra pas faire l’impasse sur la création d’un réel
institut de contrôle.
Pouvons-nous accepter l’arrivée d’un nouvel opérateur, dont
les pratiques sociales low cost auront un effet sur la
concurrence et exerceront une pression sur les salaires et
sur l’emploi ?
La pression concurrentielle sera réelle. Le consommateur en
percevra peut-être, à court terme et égoïstement, les
fruits, mais il est loin d’être certain que les emplois de
qualité ne seront pas impactés.
Pouvons-nous reconsidérer ce principe de créer et
d’entretenir une infrastructure comme l’aéroport de
Charleroi à l’usage quasi-exclusif d’un seul opérateur?
Le « transfert » partiel des activités de Ryanair de
Charleroi à Zaventem démontre clairement que cette option
politique qui est
-
de développer des infrastructures pour un usage
quasi-exclusif d’une entreprise,
-
de subsidier les activités de cette entreprise,
ne peut que conduire qu’à des déboires avec des activités
aisément délocalisables. Or , le transport aérien est un bel
exemple en la matière. Mais actuellement, il y a maintenant
peu de secteurs qui ne peuvent se délocaliser : usines de
production pharmaceutique, centres logistiques, centres
informatiques par exemple.
Ces
quelques questions et les réponses que nous pouvons y apporter
démontrent clairement que l’arrivée de Ryanair à Zaventem n’est
pas de bonne augure et pas seulement pour des riverains en
colère. Et ce n’est pas à Ryanair ou à Brussel de nous dicter
notre destin.